Scientifario 2018…

Scientifario 2018…

Source : FDP 31

Le 2 février dernier a eu lieu à la Maison de la Pêche de Luchon le colloque annuel « Scientifario » créer en 2016 à l’initiative de l’AAPPMA « La truite luchonnaise ». Ce rendez-vous qui réunit des ichtyologues et généticiens intervenants dans les départements 31, 64, 65, 09 a été l’occasion cette année de présenter les résultats des recherches sur le déplacement des truites fario dans le secteur de la Garonne amont et en vallée d’Oueil.

Dans la vallée d’Oueil, l’étude menée par Nicolas Poulet, chargé d’étude à l’AFB (Agence Française de la Biodiversité) montre qu’en majorité les déplacements sont faibles hormis pour certains sujets adultes ou de petites truites lors d’un coup d’eau et ceci en toute saison.
Autre étude présentée, celle de Gilles Bareille, géochimiste à l’UPPA (Université de Pau et des Pays de l’Adour) qui a pu montré à partir des otolithes de truites de la Garonne amont que le repeuplement de la Pique après la crue historique de 2013 a pu se faire grâce à une recolonisation du milieu par des truites sauvages provenant des petits affluents (Antignac, Juzet) et non du Lys ou des Nestes d’Oô et d’Oueil. Simon Blanchet, généticien au Laboratoire d’Ecologie Expérimentale du CNRS à Moulis a confirmé ces résultats à partir d’analyses d’ADN permettant de détecter les lignées génétiques d’où étaient issues ces truites.
Sur la Garonne, dans le secteur de Fos et Saint-Béat, un scénario similaire est également observé mais la reconquête s’est mise en place plus tard, après le curage du plan d’Arem en 2014. Pour l’aval de la Garonne en revanche, de Montréjeau à Saint-Martory, la situation est différente avec des effectifs qui demeurent faibles et majoritairement issus d’alevinages.
Enfin, autre sujet évoqué, les résultats des pêches électriques d’inventaires piscicoles effectuées à l’automne dernier sur l’ensemble du Luchonnais par le bureau d’étude ECOGEA, MIGADO et la brigade fédérale qui s’avèrent excellents.

Les petits affluents jouent donc un rôle crucial dans le recolonisation des milieux après une forte crue. Dès lors que ces derniers sont « fonctionnels » l’alevinage ne présente pas d’intérêt significatif. L’AAPPMA de Luchon, gestionnaire du bassin de la Pique, l’a bien compris et a décidé de cesser définitivement cette pratique.

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