Impact de la fragmentation des rivières : l’exemple du Célé et du Viaur

Impact de la fragmentation des rivières : l’exemple du Célé et du Viaur

La France compte plus de 2000 ouvrages hydroélectriques et grands barrages auxquels ils faut ajouter 50 000 chaussées submersibles… Ces seuils ne sont pas sans incidence sur la biodiversité aquatique et perturbent de plus en plus les milieux naturels. 
L’impact de cette fragmentation des cours d’eau a fait l’objet d’une étude menée entre 2006 et 2009 et confiée par l’Agence de l’eau Adour-Garonne au laboratoire Evolution et Diversité Ecologique (EDB) dont la publication est disponible ici.

Les cours d’eau choisis sont deux rivières aux réseaux hydrographiques similaires soumises à des variations climatiques de même ordre et présentant les mêmes évolutions de variation de débit : le Célé et le Viaur. Si la première est faiblement fragmentée avec aucun ouvrage hydroélectrique et moins d’une dizaine de chaussées, la seconde en revanche l’est très fortement avec deux grands barrages hydroélectriques (Pont de Salars et Thuriès), qui détourne les deux tiers de son débit, et plus d’une cinquantaine de chaussées dont beaucoup ne dispose pas de passes à poissons.

Document Agence de l’eau Adour-Garonne, 2011

L’étude, en prenant comme rivière de « référence » le Célé, a porté sur le suivi de trois paramètres : la diversité génétique, le parasitisme des poissons et l’examen des communautés de diatomées.
Sur le premier volet, il en ressort que la fragmentation dans la rivière Viaur induit une diminution de la diversité génétique pour toutes les espèces sauf le vairon. Le deuxième volet conclu que la fragmentation des rivières augmente le taux de parasitisme chez la vandoise et favorise le transfert vers de nouvelles espèces. Enfin, concernant le troisième volet de l’étude, le Viaur apparaît comme un milieu propice au développement d’espèces exotiques invasives.
Autant de conclusions qui devraient normalement permettre d’apporter des solutions à la restauration des cours d’eau fragmentés (abaissement des seuils, mise en eau des biefs de moulin…). Mais qu’en est-il réellement aujourd’hui suite à la relance de la petite hydraulique (cf. articles du 02/05/16 et du 10/05/2016) ?

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