Pesticides perturbateurs endocriniens dans les eaux de surface
L’association Générations Futures dresse un bilan pour le moins alarmant sur la présence de pesticides perturbateurs endocriniens dans les eaux de surface en France.
Selon l’Organisation mondiale de la santé un perturbateur endocrinien est :
« une substance exogène ou un mélange qui altère la/les fonction(s) du système endocrinien et, par voie de conséquence, cause un effet délétère sur la santé d’un individu, sa descendance ou des sous-populations ».
(OMS 2002)
Les principales sources d’exposition de la population aux PE sont principalement l’eau et l’alimentation, mais aussi l’air et certains produits industriels (médicaments, cosmétiques, produits phytosanitaires,…). Ces composés sont pour la plupart issus de l’industrie agro-chimique (pesticides, plastiques, pharmacie…) et de leurs rejets. Beaucoup sont rémanents et persistent dans l’environnement de longues années.
Des substances suspectées d’être des perturbateurs endocriniens ont ainsi été trouvées dans de nombreux lacs et rivières françaises. L’association Générations Futures a dressé une série de cartes, en utilisant les relevés d’observation de la qualité des cours d’eau récupérés sur la base de données Naïades, pour montrer les départements les plus touchés. La région Sud-Ouest, même si elle semble moins affectée que d’autre, n’est pas épargnée.
Ces cartes sont consultables sur le site de Générations Futures à partir de la rubrique cartes.
Les cours d’eau peuvent être contaminés par les perturbateurs endocriniens suite à une pollution diffuse généralisée, d’origine agricole ou industrielle ou suite à des rejets de stations d’épuration qui contiennent des xénoestrogènes et des anti-androgènes non éliminés lors du traitement des eaux usées. La plupart des stations d’épuration n’ont d’ailleurs pas été conçues spécifiquement pour l’élimination des PE et les rendements demeurent très variables avec des effets néfastes comme la concentration des substances les plus lipophiles dans les boues.
Concernant les milieux aquatiques, des observations réalisées en milieu naturel ont mis en évidence que certaines populations de poissons d’eau douce ou estuariennes présentaient des anomalies susceptibles d’avoir été induites par des PE comme par exemple des cas de féminisation d’individus mâles pouvant engendrer la réduction ou la perte de la fertilité. Les effets négatifs des P.E. se répercutent également sur les oiseaux piscivores avec atteinte à la reproduction ou encore sur la loutre et d’autres mammifères aquatiques.
Pour en savoir plus :
Les perturbateurs endocriniens dans l’environnement aquatique. Les fiches de l’Onema, novembre 2009.
De nouveaux suspects dans la « féminisation » des poissons. Le Monde, 20 janvier 2009