Retour dans la « vallée des ours »…
Toujours contraint par la fonte des neiges, je me dirigeais une nouvelle fois vers un de ces affluents au régime moins soutenu, l’Arize en l’occurrence, rivière alimentée principalement par les pluies. Mais dés mon arrivée sur les lieux, la déception fut vite de mise avec un niveau franchement trop bas. Demi-tour et direction le Couserans pour la « vallée des ours » où je trouverais des conditions plus clémentes sur l’Arbas. Bien que quelques ours aient été lâchés à proximité du village d’Arbas en 2006, dans des conditions d’ailleurs assez tumultueuses, ils sont tous aujourd’hui dispersés sur la chaîne pyrénéenne et se déplacent régulièrement. Vous aurez donc que peu de chance (ou de malchance) d’en rencontrer un en allant sur cette rivière !
Le massif d’Arbas, où prend sa source la rivière du même nom, est aussi un haut lieu de la spéléologie pyrénéenne avec un des réseaux karstiques le plus long de France : le réseau Félix Trombe profond d’environ 1 000 m et qui se développe sur plus de 117 kms et ses nombreux gouffres (Henne Morte, la Coquille, Goueil di Her…).
Bref, le sujet n’étant pas l’ours ni les cavités souterraines mais bien la truite, revenons à nos moutons. L’Arbas est un cours d’eau pour le moins surprenant, surprenant par sa population de truite et surprenant par ses étiages très sévères, à un tel point qu’on se demande où peuvent bien subsister ces pauvres truites durant ces périodes. De fait, c’est aussi une rivière souvent délaissée, le « bon » niveau n’étant pas toujours de mise. En revanche, quand les conditions sont réunies, c’est une rivière fabuleuse pour la pêche avec de beaux, voire de très beaux sujets pour une rivière de ce gabarit. Mais les truites de l’Arbas sont aussi très capricieuses et malignes : si vous ne les « respectez » pas, le capot vous guettera !
Cette journée se présentait donc sous ses meilleures auspices et aucun pêcheur en vue n’était présent sur la portion que je m’apprêtais à pêcher. Je pouvais donc disposer de toute le rivière sans gêner personne car les berges étant très encombrées, la pêche ne pouvait se faire que les pieds dans l’eau, en longeant la bonne rive pour ne pas « casser les coups ». Trois plombs principaux de 6 suffirent amplement à prospecter quasiment tous les postes, des postes très variés allant de la large plage au goulet, en passant par des râpes et des profonds. Et les prises ne se sont pas fait attendre bien longtemps, surtout en fin de plage ou dans les veines les plus calmes. De très jolis poissons, de toutes tailles avec au final plus d’une trentaine de prises dont une dizaine de 23 à 32 cm et deux décrochés seulement dont une de…40 +.
Des truites actives, très actives !