Et une de plus sur le Salat : la centrale hydrolélectrique de la Mourlasse à Lacourt

Et une de plus sur le Salat : la centrale hydrolélectrique de la Mourlasse à Lacourt

Considéré par beaucoup de pêcheurs comme un des plus beaux secteurs en amont de Saint-Girons, le Salat n’est plus à Lacourt depuis l’installation de la centrale hydroélectrique de la Mourlasse. Déjà équipé de pas moins de 21 centrales hydroélectriques en aval du site, le Salat, véritable joyaux des Pyrénées est donc a nouveau fortement impacté par ces installations…

En image, ça se passe de commentaires !

Le site avant travaux
Aujourd’hui (cliché : R. Menquet en date du 31 10 2016)

Ce projet, boosté par la loi sur la transition énergétique votée l’an dernier, qui prévoit notamment de faciliter les prises de participation des collectivités et des citoyens dans des projets d’énergies renouvelables (art. 111), a été financé par un investissement de type « crowdfunding » ou financement participatif sur internet. 46 donateurs ont ainsi apporter 1 millions d’euros à la société CEM, holding familiale de 80 personnes déjà propriétaire de 15 centrales hydroélectriques. Le site de financement participatif « Bulb in town » leur assure un taux de retour sur investissement de 7 %. Que demande le peuple !

L’arrêté d’autorisation accordé en 2007 (arrêté préfectoral du 26 octobre 2007) a fait l’objet d’un recours contentieux déposé par le Comité écologique ariégeois, le seul à notre connaissance, qui n’ont seulement a été rejeté par la Cour administrative d’appel de Bordeaux, mais qui a valu en plus au CEA09 une condamnation de 1 500 euros à verser à la SARL Moulin de Mourlasse. Cette décision est un véritable cas d’école, malheureusement. Je vous invite à la lire ici, ça vaut son pesant d’or ! On croît rêver !

Quelques morceaux choisis avec certaines incohérences :

7. Considérant (…) que l’association ne démontre pas la présence de frayères de saumon ou d’autres migrateurs amphihalins en évoquant une étude, datant de 1992, dans laquelle sont seulement recensés des sites susceptibles d’accueillir des spécimens adultes pour la reproduction ; que, si l’association Comité écologique ariégeois soutient en outre que le projet impactera la reproduction de la truite fario, du fait de la destruction de frayères tant en amont du barrage que dans le lit court-circuité du cours d’eau, il résulte d’une étude spécifique réalisée par un bureau d’études en décembre 2008, que, selon les observations effectuées en octobre 2008 sur une longueur qui couvre largement les 300 mètres en cause et en particulier l’amont de la prise d’eau, aucun secteur de la station ne présente des caractéristiques favorables à l’installation de frayères par la truite fario, essentiellement en raison de la granulométrie du lit ainsi que, soit de la profondeur, soit de la vitesse de l’eau ; que le rapport de l’office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA) du 28 mars 2011 ne révèle d’ailleurs qu’un nombre très limité de frayères sur la section court-circuitée du Salat ; …

15. Considérant que l’étude d’impact produite par le pétitionnaire et datée de novembre 2003 décrit précisément la faune piscicole, en signalant les différentes espèces dont la présence a été repérée, au cours de deux campagnes de pêches effectuées en 2003, tant en amont du projet de barrage, que dans la partie court-circuitée du Salat et en aval de l’usine projetée ; qu’ayant procédé à un examen détaillé du lit du cours d’eau, les auteurs de l’étude d’impact relèvent que le secteur n’est pas favorable à la reproduction de la truite fario, espèce très largement majoritaire sur le tronçon concerné, aucune frayère en activité n’ayant d’ailleurs été découverte, et concluent que le projet n’aurait que des effets limités sur la faune piscicole …

Édifiant, il n’y a pas d’autre qualificatif. Et pourtant le Salat est bien classé comme un axe à grand migrateurs amphihalins et réservoir biologique. Quid de ces classements ? Quid de l’AAPPMA de Saint-Girons ? Quid de la FDP 09 ? Les instances de pêches et de protections des milieux aquatiques sont-elles définitivement incapables de réagir et de se mobiliser contre, comme le dit si bien Vincent Lalu, « Les rentiers de la turbine » ?

Paru dans Pêches Sportives n°107

Et puis tant qu’on y est, un autre projet en cours dans l’Ariège…sur le Lez cette fois-ci, pas grave y’a pas de frayères, pas de saumons, ni de loutres…
Centrale hydroélectrique Moulin d’Alas, Balaguères (09)

En tout cas un GRAND MERCI à Ségolène Royal.
VIVE LA CONTINUITÉ ÉCOLOGIQUE !

Contre ces projets, contre la destruction annoncée de nos rivières

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