Micro centrales…ça ne fait que commencer !

Micro centrales…ça ne fait que commencer !

Nous partageons ici un post de Truites et Rivières concernant un projet de micro centrale des plus consternant sur le Guiers Mort dans l’Isère. Une raison de plus pour signer la pétition nationale contre le développement de la petite hydroélectricité.

MICRO CENTRALES HYDRAULIQUES : STOP AUX DETRAQUEURS !

Message du bureau de l’AAPPMA (SLDP) aux citoyens, pêcheurs, élus et autres agresseurs des milieux aquatiques :
« L’équipe associative agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques se doit de vous informer des projets de micro centrales hydrauliques qui pourraient voir le jour sur le Guiers Mort, et y porter une atteinte sans précédents.
Le Guiers Mort a connu ses heures de gloire et reste une rivière d’exception dans un environnement naturel tel que le Parc Naturel de Chartreuse. Pourtant classée réservoir biologique sur sa partie en amont du bourg de St Laurent du Pont, un projet porté par GEG (Grenoble Gaz Electricité) a été présenté (comme de nombreux autres*) cet été à la commune de St Pierre de Chartreuse pour construire une micro centrale hydroélectrique entre Perquelin et la commune de la Diat.
Nous n’avons pas eu vent d’une quelconque consultation publique.
Le linéaire impacté par cet équipement représente près d’1,5km de rivière au niveau des sources du Guiers et n’est pas sans conséquences sur les milieux aquatiques, la faune et la qualité de l’eau en général. D’anciennes pêches électriques de comptage et de génétique pratiquées par des professionnels, techniciens de la FDAAPPMA ont affirmé que les truites farios sur cette partie du Guiers Mort sont présentes en grande quantité, de souche autochtone (truites sauvages endémiques présentes depuis toujours), et jouent un rôle majeur dans la pérennisation de l’espèce et le bien être de la rivière. Autrement dit, le dernier tronçon resté intact à ce jour.
La rivière au niveau du seuil des Antonins (commune de Perquelin) serait détournée et envoyée dans une « conduite forcée » (comprendre un énorme tuyau souterrain) pour être redistribuée plus bas, à la Diat, afin d’alimenter une turbine génératrice d’énergie. Potentiellement, c’est 90% du débit de la rivière qui pourrait être sortis de son lit…laissant alors -dans ce qu’ils appellent un débit réservé- seulement 10% restant dans le lit principal.
Imaginez un instant faire vos réunions dans une salle privée de 90% de son espace habituel et de 90% de son oxygène…Combien de temps tiendrez-vous, dans vos bureaux ?
Il est important que vous preniez conscience que si les rivières vont mal aujourd’hui, c’est principalement parce que nous les avons détraqué depuis plus de 50 ans pour des raisons industrielles, domestiques et agricoles… (les barrages en faisant bien évidemment partie).
Ces barrages promettent des énergies renouvelables certes (bien qu’il y est de moins en moins d’eau chaque année) mais sont loin d’être des énergies propres et renforce l’agonie de nos cours d’eau ! Alors ces projets pour transiter vers l’énergie hydraulique sur des zones dégradées ou à la sortie des STEP (pratiqués par certains pays en Europe), pourquoi pas…Mais sur un cours d’eau majestueux, resté intact et proche de son écoulement naturel (et c’est assez rare pour le souligner) qui est en cours de labellisation Rivières Sauvages… NON MERCI !
Un flyer sera donc distribué dans la commune de St Pierre de Chartreuse et toutes les communes voisines, pour que ces projets soient connus de tous, et non cachés et votés sans l’opinion public. Les rivières ne sont pas nos propriétés..encore moins un moyen de faire de l’argent.. Elles sont un bien commun et méritent toutes notre protection parce que …L’EAU C’EST LA VIE ! PAS L’ÉNERGIE !

* Un autre projet de barrage sur le Guiers Mort est en cours et retient toute notre attention. Il s’agit d’un projet de micro centrale hydraulique sur le secteur du No Kill dans les gorges de St Laurent du pont au lieu dit « la perelle ». Projet encore porté par GEG et proposé à l’usine VICAT.
Autrement dit, sur une rivière au fonctionnement quasi naturel sur plusieurs kilomètres depuis ses sources, il pourrait bien y avoir 3 barrages dans les années à venir. Si on ne se manifeste pas, c’est autant de projets qui verront bientôt le jour et le Guiers Mort n’aura alors jamais aussi bien porté son nom… Pensez-y…

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