Un week-end en Garonne…
Paul Momesso
C’est un long week-end de quatre jours qui s’annonce. L’occasion idéale de passer du temps en famille. Nous allons donc avec mes parents retrouver mon frère Romain aux abords de Saint-Béat. Ce sera à nouveau l’occasion de pêcher ensemble, un moment que nous n’avions plus partagé depuis l’ouverture.
Avant de se retrouver, nous traversons le village de Saint-Béat et je fais un premier constat. L’eau est vraiment haute et la pression de pêche l’est tout autant. Espérons que l’activité des poissons le soit également…
A notre rencontre, Romain me renseigne et confirme mes soupçons. La pression de pêche a été particulièrement intense sur la Garonne ainsi que sur la Pique depuis le déconfinement.
Nous décidons donc de laisser tout cela se reposer un petit moment, mais pas trop…Nous nous rendons donc sur les bords de la Garonne le 23 mai pour un coup du matin sur un parcours que nous affectons particulièrement; le No-Kill de Saint-Béat.
Nous choisissons de commencer sur notre plage favorite où l’on a toujours vécu de grands moments avec des belles prises. L’eau est toujours haute et puissante et assez teintée. Face à cette situation, je ne réfléchis pas longtemps et d’après mes expériences passées, j’opte pour pêcher au ver. C’est l’occasion de faire une compétition entre mes vers et les asticots de Romain…
Rapidement, un ferrage et un premier poisson maillé pour Romain. Nous continuons et c’est une deuxième truite et même une troisième pour Romain qui ferrera également une belle qui, après s’être bien défendue, a remporté le combat.
Mes vers sont-ils amers ou est-ce ma plombée qui me fait défaut ? Impossible, mes dérives sont propres et mes appâts sortent de mon élevage : je sais ce qu’ils mangent !
Je décide donc de changer ma ligne et j’opte pour l’asticot. Le résultat est payant et c’est une première dame qui, après s’être bien défendue, se livre à moi.
Nous poursuivons notre quête jusqu’à l’heure du déjeuner et nous parvenons à enregistrer une vingtaine de touches avec quelques décrochés de jolis poissons. Dommage !
Par la suite, nous décidons de faire le coup du soir et c’est vers 8h00 que nous abordons l’autre berge du No-Kill. Et quel coup du soir !
Le ciel est couvert et avec l’absence du vent l’atmosphère est pesante. Dame truite est au rendez-vous et elle a faim !
Nous attaquons un poste et c’est pratiquement sans bouger les pieds d’un mètre que nous enregistrons une vingtaine de touches avec de jolies prises et des décrochés dont nous n’avons même pas pu visualiser la robe.
Une fois de plus, c’est l’asticot (malheureusement trop dénigré) qui a démontré son efficacité.
Sur ce coup du soir, nous avons subi les célèbres variations du niveau d’eau de la Garonne en raison des nombreux barrages situés en amont. Cela n’a pas effarouché dame truite et l’a peut-être même mise en appétit.
Le lendemain, nous nous levons vers 6h pour le coup du matin au bord de la Pique, toujours sur un No-Kill. Au bout de trois quart d’heure de pêche, nous avons tous deux enregistré une unique touche d’un poisson surdensitaire. Dame truite ne semble pas être de la partie et notre instinct nous pousse à quitter les lieux pour retourner sur la Garonne dans Saint-Béat même.
Nous arrivons aux alentours de 9h00 et constatons que personne n’est présent sur le spot. Tant-mieux pour nous !
L’eau est toujours haute et puissante, une plombée un peu lourde (deux n°7, deux n°6, deux n°4 et même un n°2 sur certains coups) n’est pas du luxe.
Romain ferre assez rapidement le premier poisson juste maillé. Puis c’est mon tour de me mesurer à une belle de 25+.
Une fois encore et ce n’est pas faute d’avoir testé autre chose, l’asticot reste l’appât n°1 de ce week-end ! C’est ainsi que s’achève cette bonne matinée de pêche avec une trentaine de touches pour Romain et moi. Nous conserverons donc au final quatre poissons car c’est également un plaisir de partager ces moments de pêche qui se finalisent par un repas en famille. Je conclus donc ces deux jours de pêche sur Saint-Béat avec des notes positives. En premier lieu, nous avons enregistré pas moins d’une soixantaine de touches. Ensuite, j’ai été surpris par la présence de quelques alevins que nous avons touchés alors qu’un épisode de crue s’est manifesté en pleine période de reproduction. La génération de 2020 sera donc bien présente sur la Garonne. Je suis également très satisfait d’avoir capturé UNIQUEMENT des truites sauvages ; nous n’avons pas vu la nageoire d’un seul poisson lâché sur la Garonne. Peu de lâchers semblent avoir été effectués pendant le confinement. Ces poissons de souche sont de véritables joyaux, très puissants et en bonne santé. On en a vraiment plein la main quand on les tient…
C’est un vrai bonheur de retrouver la Garonne et sa population de poissons sauvages.