PlastiGar : un projet de recherche sur la pollution de plastique dans la Garonne…

PlastiGar : un projet de recherche sur la pollution de plastique dans la Garonne…

Microplastique : Mégafléau (photo : Ifremer)

Si les images du continent de plastique flottant au large de l’Océan Pacifique nous donne une idée de l’ampleur du phénomène, il existe en revanche une pollution moins visible et plus sournoise, celle des microplastiques qui contaminent non seulement les océans mais aussi les eaux continentales. Un rapport de 2017 de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) juge que la gestion et réduction des macrodéchets plastiques est nécessaire et urgente, mais que même si elle était totalement efficace, elle ne réglerait que la partie la plus visible du problème. En effet, selon l’organisation, les microplastiques représenteraient 15 à 30% des 9,5 millions de tonnes de plastique rejetés chaque année en mer.

Les microplastiques sont des petites particules inférieure à 5 mm (1 mm selon les chercheurs) qui s’accumulent dans les sols, les cours d’eau, les lacs, l’environnement marin. En raison de leur petite taille ces microdéchets sont facilement accessibles à un large éventail d’organismes aquatiques et sont finalement intégré dans la chaîne alimentaire, jusque dans nos assiettes. Les dangers pour l’être humain sont directement liés à la composition chimique des plastiques. Leurs impacts sur la santé animale ou humaine ne sont toutefois étudiés que depuis le début des années 2000 et sont encore mal cernés : il a été cependant prouvé que les particules de plastique sont un fixateur pour les substances chimiques et notamment les perturbateurs endocriniens.
Les sources de contamination ne sont pas encore connues avec précision même s’il existe actuellement de fortes suspicions, notamment sur les cosmétiques et les produits hygiéniques qui contiennent des microbilles de plastiques non traitées par les stations d’épuration ainsi que sur les microfibres qui pourraient s’échapper des lave-linges sans oublier les peintures ou la dégradation des pneus ou encore la simple fragmentation de plastiques plus importants issus de décharges sauvages, rejets d’industries, etc.
Si la contamination des océans par les microplastiques est désormais connue grâce notamment à des expéditions scientifiques (MERLIN Microplastiques, Expedition MED, Expédition 7e Continent,Expédition Tara par exemple), ce n’est en revanche pas le cas pour les eaux continentales. Les rares études menées ont mis en évidence la présence de microplastiques dans les eaux de surface et dans les sédiments de certains écosystèmes lentiques comme le lac de Garde en Italie, le lac Léman en Suisse ou même le lac Hovsgol en Mongolie. De même, la contamination de sédiments a été observée dans des écosystèmes lotiques comme le fleuve Saint-Laurent au Canada. En France, seul l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) a mené en 2013 une recherche sur l’estomac des goujons  : 10 % des individus de l’échantillon étaient contaminés (Rapport 2013-2014 : Contamination des poissons d’eau douce par les microplastiques , p. 26-27).

Le projet PlastiGar* (Plastique Garonne) est donc un projet de recherche inédit mis en place pour palier au manque d’étude sur le sujet. Lancé conjointement par les laboratoires Interaction moléculaires et réactivité chimique et photochimique (IMRCP) et Évolution et diversité biologique EDB), sous la direction de deux chargés de recherche CNRS, Alexandra ter Halle (IMRCP, CNRS/UT3-Paul Sabatier) et Julien Cucherousset (EDB, CNRS/UT3-Paul Sabatier/IRD), cette étude se propose donc d’établir un suivi de la pollution plastique dans la Garonne. Ainsi, pendant trois ans, 14 sites feront régulièrement l’objet de prélèvements (eaux, sédiments, macro-invertébrés…) pour mesurer la teneur en microplastique du fleuve et de ses affluents. 
Une étude à suivre avec peut-être des premiers résultats attendu pour fin 2019.

*Financé par la Région Occitanie et l’Agence de l’eau Adour-Garonne

Sur le même sujet, voir aussi le site de l’association « La Pagaie Sauvage »

One thought on “PlastiGar : un projet de recherche sur la pollution de plastique dans la Garonne…

  1. Petit partage artistique avec cette action, dessinatrice, je viens de réaliser une série sur la pollution des océans et des rivières à partir de photographies de particules de plastiques trouvées sur des plages et des rivières aux quatre coins du monde ! Prenez le temps de découvrir ces dessins ⬇️
    https://1011-art.blogspot.com/p/ordre-du-monde.html
    Mais aussi « Anthropocène » sur ce même thème : https://1011-art.blogspot.com/p/planche-encyclopedie.html

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *