Sur le Durzon et la Dourbie : deux merveilles du Sud Aveyron…
Profitant des ponts de mai, me voilà parti en famille pour quelques jours dans le Sud Aveyron du coté de Nant. Que demander de plus avec à proximité cette petite merveille qu’est la Dourbie et son principal affluent, le Durzon. Ce dernier, que l’on nomme également ruisseau du mas de Pommiers, est indissociable de la Dourbie. Sa source correspond à une résurgence karstique du contrefort occidental du plateau du Larzac. Il s’écoule sur environ 6 kms avant de se déverser dans la Dourbie, en rive gauche, à proximité du village de Nant. C’est un ruisseau abondant, avec un débit peu fluctuant toute l’année. Sans lui, la Dourbie subirait des périodes d’étiage très sévères. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder son écoulement en été en amont de Nant où les assecs ne sont pas rares.
Les eaux du Durzon se caractérisent aussi par une température quasiment constante.
« …Son eau est fraiche comme de la glaces, tellement que si vous y trempez les mains, en l’été, elles s’y gèlent ; et en hiver par le grand froid, si aux mains vous avez l’onglée, elle vous remet tout le sang comme l’eau des bains… »
Dom Pierre Guérin, avocat, poète nantais (1608-1698)
Sur le plan halieutique, ce cours d’eau est un véritable un petit joyau avec une très bonne densité en truites sauvages. Mais le revers de la médaille est qu’il est difficile, voire très difficile, à pêcher, notamment en raison de berges très encombrées, d’eaux très cristallines et d’un courant fort et régulier tout au long de son parcours. Les truites du Durzon ne se laissent donc pas séduire comme ça et j’en ferais l’expérience avec presque autant de ratés ou de décrochés que de prises. Mais quelle joie quand vous tenez une belle du Durzon. Elles sont d’une vitalité et d’une puissance incomparable : ici une truite de 25 se confond aisément avec une truite de 35 ! Ces truites sont vraiment racées.
Quelques spécimens du Durzon
Après le Durzon, vient la Dourbie. Que dire à part qu’il s’agit d’une, sinon de la rivière la plus belle que je connaisse avec un cadre grandiose. Son cours entre Nant et Millau est extrêmement varié et offre à qui sait les apprécier toutes sortes de spots. Ce n’est pas une rivière facile en terme d’accès : son approche se mérite mais quel plaisir quand vous arpentez ses berges au fond de gorges magnifiques. A noter malheureusement qu’il existe pas mal de parcours privés. Ce n’est pas non plus une rivière facile à pêcher. Bien qu’elle bénéficie d’une très bonne population de truites sauvages – certains vont même jusqu’à dire une des plus importante de France – leur méfiance et la limpidité des eaux rend la pêche très technique : une truite vue est bien souvent une truite perdue ! Réputée pour la PALM, la Dourbie est aussi très appréciée des tocqueurs et adaptée à cette technique surtout en début de saison où le ver et les larves de Phrygane (porte bois) peuvent être très efficaces, la teigne un peu moins.
Je ne la pêcherais d’ailleurs qu’au ver, hormis quelques dérives à la nymphe qui ne se sont pas avérées très efficaces. De nombreux, très nombreux poissons répondront présents. Le niveau était tout simplement parfait et cerise sur le gâteau peu de vent ce qui n’est pas si fréquent dans les gorges.
Lors de ma première matinée, je ne prendrais qu’une quinzaine de poissons, surtout des « petites » et seulement sept maillées entre 23 et 31 cm. Elles n’étaient pas très actives. En revanche le lendemain ce sera un véritable festival avec pas moins de 25 poissons piqués dont 20 entre 25 et 31 cm et trois décrochés dont une 40 +… tout ceci en seulement deux heures.
Un vrai régal, elles étaient partout, dans les courants principaux, sur les bordures, en fin de plage, partout…De splendides poissons, une merveilleuse rivière, que du bonheur !
Et dire que pendant ce temps là, les rivières pyrénéennes étaient impraticables (une petite pensée pour mes collègues).
Quelques belles de la Dourbie