« Ma plus belle truite » : Philippe Garnier

« Ma plus belle truite » : Philippe Garnier

Philippe Garnier alias Phil Tocqueur

Pour vous parler de ma plus belle truite, j’aurai pu vous…

Parler de celle du pont qui enjambe l’Alzeau dans le village du livre en Montagne Noire, piquée par un ver de berge, sous un gros rocher. Quel combat, pour cette belle, présentant des pectorales à faire frémir un saumon atlantique.
Ou vous contez ma surprise quand, pour la première fois je mis une nymphe à l’eau sur la Clamoux. Quel bonheur de prendre cette sirène de 32 cm qui a surgit du muret pour se délecter de mon montage. Montage qui ne ressemble à rien de bien folichon en fait, avec un hackle que je qualifierai d’approximatif. Cette mouche est toujours dans ma boite et fait la nique aux autres imitations que je possède. Elle semble dire à ses consœurs : « J’ai fait mes preuves, Mesdames, à vous d’en faire autant ». Vous auriez dû voir ma satisfaction de tromper cette truite sur mon propre montage, quelle joie, quelle jouissance

J’aurai pu aussi vous narrer le sifflement du Ritma sur l’Orbiel, la canne coincée entre deux arbres et le bras du ruisseau qui tourne à 90 % sur la droite. La puissance de la torpille. Entre le toc et le bruit du moulinet il ne s’est pas passé un dixième de seconde, comme si la truite avait happé mon esche au passage tel un délinquant arrachant un sac à main sur un trottoir. Et ce ruisseau qui tourne et cette truite qui s’échappe. Heureusement à cette époque je pêchais en cuissarde épaisse, tel un sanglier j’ai traversé les ronces pour rejoindre la miss au bord de l’eau.
Je pourrai aussi vous expliquer comment j’ai ferré cette mémère à Cuxac. Plus de 40 cm pour cette doyenne. Un monstre pour ce cours d’eau. Je l’ai revu la saison dernière, au même endroit. Mon appât ne devait pas être digne de sa personne. Elle l’a refusé, tournant deux ou trois fois autour avant de filer comme un avion de chasse dans sa cache.
Je pourrai vous en raconter d’autres, toutes aussi pétillantes à mes yeux, aussi belles les unes que les autres. Si je retourne au bord de l’eau c’est avec espoir car je sais qu’elle se cache dans un petit ruisseau de montage, près d’un rocher ou sous une cascade, voire au pied de la berge. Elle est là mais ne m’attend pas pour se montrer. C’est à moi de la découvrir, de la flatter mais une fois l’acte accompli, même si sa beauté n’est pas égalée …. 
La plus Belle est-ce vraiment celle-là.
Halieutiquement

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