Qualité des rivières du bassin Adour-Garonne : des progrés mais…
Couvrant 1/5ème du territoire national, le bassin Adour Garonne compte 120 000 kms de cours d’eau, 4.000 lacs et 250.000 ha de zones humides. La surveillance des rivières de ce bassin a démarré il y a 50 ans. Ce suivi a fait l’objet d’une synthèse publiée récemment par l’Agence de l’eau Adour-Garonne intitulée : « Qualité des rivières du bassin Adour-Garonne : 50 ans de surveillance et de progrès accomplis ».
Si il est indéniable que des progrès ont en effet été accomplis depuis les années 1970, notamment grâce à une surveillance accrue (40 fois plus de données relevées aujourd’hui) et une augmentation des mesures et paramètres (multipliés par 12), il n’en demeure pas moins que seul 43 % des masses d’eau sont classées aujourd’hui en bon état sur le bassin. L’objectif de 100 % de bon état requis par la Directive Cadre sur l’Eau pour 2027 est donc encore loin d’être atteint (celui de 69% en 2021 encore moins !).
Parmi les points faibles relevés, la consommation de fertilisants azotés (nitrates) qui n’a cessé d’augmenter multipliant par deux les contaminations. Et il ne s’agit que de macropolluants ! Les produits phytosanitaires demeurent également très présents avec notamment une fréquence élevée d’AMPA, de glyphosate et de métolachlore, les trois molécules les plus vendues.
Mais si la lutte contre les pollutions diffuses, notamment agricoles, constitue un enjeu majeur pour la reconquête de la qualité des eaux et de la santé publique, il n’en demeure pas moins que le bon état écologique dépend aussi et surtout de la qualité physique des milieux aquatiques, c’est-à-dire leur état hydromorphologique. Or, le bassin Adour-Garonne est fortement impacté sur ce plan là avec une pression importante de l’hydroélectricité qui regroupe un millier d’usines et 2,5 milliards de m3 d’eau stockés dont 126 millions de m3 dédiés au soutien d’étiage, gestion par ailleurs mieux maîtrisée en amont du bassin Adour-Garonne qu’en aval, et pour cause, elle est quand même destinée avant tout à l’agriculture et non à la préservation de la vie aquatique.
Face au changement climatique dans un bassin particulièrement exposé, la restauration d’un meilleur fonctionnement des cours d’eau devrait donc être une priorité et non de vagues promesses.