Une ouverture en demi-teinte dans le Sud Aveyron mais…

Une ouverture en demi-teinte dans le Sud Aveyron mais…

Délaissant pour cette première de l’année les rivières pyrénéennes, sept membres des Fous de Toc s’étaient donné rendez-vous dans le Sud Aveyron pour une ouverture sur un des fleurons de la région, et probablement une des plus belles rivières de France : La Dourbie.

Mythique Dourbie

Cours d’eau mythique si il en est, La Dourbie prend sa source dans le massif du Lingas au sud du Mont Aigoual à 1200 mètre d’altitude. Elle s’écoule d’abord dans le Gard en traversant les terrains granitiques et schisteux des Cévennes puis dans l’Aveyron où à Nant elle reçoit les eaux fraiches du Durzon, une résurgence karstique du plateau du Larzac. Elle traverse ensuite les calcaires des Grands Causses, qu’elle a profondément entaillé au fil du temps séparant le Causse Noir de celui du Larzac par de profondes gorges. Après 72 kms de parcours, elle termine enfin sa course dans dans le Tarn à Millau.
Réputée pour la beauté et la diversité de son parcours, la Dourbie est aussi une rivière très bien peuplée avec une population de truites considérée parmi les plus importantes de l’hexagone. Des truites 100 % sauvage avec le choix d’une gestion patrimonial depuis près de 20 ans.

Départ dans la matinée pour une partie des Fous, JP, Seb, Michel et Patrice, avec quelques arrêts ici et là afin d’observer les cours d’eau aveyronnais, des cours d’eau avec des niveaux bas pour la saison, voire très bas, que ce soit La Rance, La Sorgues, Le Cernon ou le Dourdou de Camarès.
Ne pouvant résister à l’appel de l’eau, surtout Michel, les joyeux lurons se paieront quand même le luxe d’une petite session sur le Tarn en aval de Millau (en seconde catégorie), qui se soldera par quelques jolis poissons.

Le Pont Vieux à Millau détruit par une crue du Tarn en 1758
Le Tarn avec en arrière plan le viaduc de Millau : 2460 m de long, 342 m de haut
Michel sur le Tarn
Une belle du Tarn
Une autre

Quelques provisions pour le week-end et direction Nant où nous avions loué des mobil home au « Camping du Roc qui parle« . Un camping située en bordure de la Dourbie, en plein cœur du Parc Naturel Régional Des Grands Causses avec une spécificité peu commune : la culture de la truffe noire (plantations d’arbres truffiers, essais et recherches apparentés, plants, produits truffés).
Le reste de l’équipe, moi même, Christophe, Laurent et sa fidèle friteuse, n’arrivera sur place que vers les 20h00, pour l’apéro en somme !
Les retrouvailles faites, une grande soirée débuta, vous vous en doutez, et se prolongera jusque vers les 3h00 du matin. Les fois gras de Patrice accompagnés d’un petit Jurançon sympathique feront l’unanimité. S’en suivra la fameuse « spécialité béarnaise » de Laurent avec entrecôtes-frites maison puis plateau de fromage où le Roquefort, produit phare régional, sera en bonne place. Gâteau à la crème en dessert, pour la digestion, et Armagnac pour finir. Bref un repas simple et léger, un repas de veille d’ouverture en somme !

Quatre petites heures de sommeil, et tout le monde est à pied d’œuvre dés 7h00 pour le Grand jour. Le temps est plutôt maussade avec seulement 2°C mais pas de pluie et pas de vent, ce qui n’est déjà pas si mal.
Un petit déjeuner vite avalé et direction les berges de la Dourbie à hauteur de Cantobre, un nid d’aigle médiéval classé parmi les plus beau village de France, perché à 100 m au dessus de la confluence des Gorges de la Dourbie et du Trèvezel, sur un éperon rocheux du Causse Bègon. Un vrai paysage de carte postale !

Non les glacières ne sont pas pour le fish mais uniquement pour les courses
Presque prêts
Michel, très fier avec sa Native qu’il va pouvoir tester à souhait
L’équipe prête à en découdre !

Nous voilà enfin les pieds dans l’eau, pas trop quand même car elle est froide, très froide, à peine 5-6°C, et légèrement teintée : ça sent l’eau de neige ! Le niveau est également bas pour un début mars mais reste tout à fait pêchable.
Nous attaquerons tous au petit ver de berge mais après une première heure de pêche ou nous ratisserons tout ce qui peut l’être, modifiant à plusieurs reprise nos plombées, grattant le fond, les bordures ou passant avec précision dans toutes les veines d’eaux possibles, il a fallu se rendre à l’évidence : la rivière est fermée. Certes, quelques zébrées, plus gourmandes ou plus vaillantes que d’autres, se feront prendre et encore avec difficulté, mais au final avec un « score » d’une dizaine de poissons à sept pêcheurs, ce n’est vraiment pas ce à quoi on peut prétendre sur une rivière comme la Dourbie.
JP touchera quand même une belle de 40+ mais il n’aura pas la possibilité de lui tirer le portrait. Vers les 11h00, quelques éclosions de « Brune de Mars » (March Brown) et de grandes olives (Baetis) sont perceptibles. Michel en profitera pour essayer les quelques larves qu’ils avaient pu trouver avec sa Native fraichement acquise. Il accumulera très vite une série de touches sur une plage profonde, mais trop rapides et difficiles à finaliser dans l’ensemble.

Robe typique de la Dourbie
Sur le Durzon
Une petite du Durzon

Retour au camping vers 12h00 et bilan de la matinée avec un constat unanime : dur, très dur ! Force est de constater qu’aucun de nous n’a trouvé la bonne option. Pas grave, la bonne humeur est de mise et le plaisir de pratiquer une rivière aussi belle fait le reste. Pour le repas de midi, ce sera omelette aux cèpes concoctée par Patrice et accompagnée d’une petite salade verte à la JP. Un vrai régal !

Les discussions vont bon train et ce n’est que vers 15h00 que nous rejoindrons La Dourbie en espérant un peu plus d’activité. Mais ce sera peine perdue, voire pire que le matin avec de très rares piquées dans des spots pourtant magnifiques. Un peu dépité, nous irons faire un tour sur le Durzon en fin d’après midi histoire de montrer ce petit joyau à ceux qui ne le connaissent pas. Celui-ci n’est pas très haut avec un débit normal pour la saison. Nous réussirons – réussirons car plus que celles de la dourbie, les truites du Durzon sont très capricieuses – à prendre deux poissons avec leur robe typique, des poissons bien entendu pur souche, aux nageoires bien développées et taillées pour affronter un débit quasiment constant toute l’année.
Cette journée s’achèvera plutôt dans le calme, la fatigue commençant à se faire sentir. Mais la soirée fut encore très animée avec au menu raclette et charcuterie aveyronnaise.

Dimanche matin, décollage difficile mais en bon Fous que nous sommes nous repartons sur la Dourbie plus en amont. Le secteur est tout simplement magnifique mais une nouvelle fois nos appâts ne séduiront pas les belles. En fin de matinée, JP, toujours avec une longueur d’avance, décide de se mettre à la nymphe au toc et là ce sera un festival avec une succession de prises malgré des touches très minorées dans l’ensemble. Laurent le suivra sur cette voie et s’en tirera avec un beau poisson d’une trentaine de centimètres.
Notre séjour s’arrêtera là et nous rentrerons en début d’après midi

Les Waders de JP

Le secteur du dimanche matin

Quelques belles prises en nymphes

Un petit lingot

Que dire de cette ouverture 2019 ? Tout d’abord, il ne faut pas s’en cacher, une petite déception quant à l’inactivité des truites, ces dernières sont dans l’ensemble resté cachés et inactives probablement du fait d’un niveau d’eau faible et de températures trop basses. Mais ce manque a été largement compensé par de fabuleux moments de partage et de convivialité et c’est bien là l’essentiel. Ce fut également une belle découverte pour certains qui j’en suis sûr n’en resterons pas là, n’est-ce pas Michel et Patrice ?

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