Petite sortie sandwich

Petite sortie sandwich

Nicolas Faget

L’avantage, quand ton travail est de sillonner les petites routes de campagne d’Ariège et que tu as 45 minutes pour manger un sandwich, c’est que tu peux t’arrêter au bord de l’eau pour grignoter…mais pas que !
Ce mardi matin en chargeant mon véhicule, avant de décoller pour ce département magnifique, je me dis que la canne et les waders ne prendraient pas beaucoup de place dans le camion…bien m’en a pris. Juste à la sortie de Pamiers, je distingue quelques méandres propices aux courants oxygénés et frais dans lesquels de jolies tachetées pourraient se prélasser.
Le temps d’engloutir en 5 mn un sandwich au saumon (véridique ! Ça a du me conditionner…), j’enfile mes waders et me voilà parti pour 45mn de pêche dans un coin inconnu.
Premiers passages avec des nymphes maison (jig orl tag orange et pheasant tail en potence) et je touche déjà une petite truite dans les râpes. Je remonte de quelques mètres, une autre petite…
Bon, là c’est sympa mais c’est pas ce à quoi je m’attends dans ce genre de spot. Plus haut un remous, digne d’un bon jacuzzi, sous les frondaisons me fait de l’œil. Je commence à pêcher les courants près de moi, sans succès, puis allonge mon lancer jusqu’à la zone fatidique. Rien…
Un deuxième passage avec un lancer plus amont, afin que les nymphes descendent à la profondeur souhaitée, et là, grosse tension, ferrage ! Ça ne bouge pas, ça reste plaqué au fond…
Vu le coin, je pense à un barbeau. Le combat est lourd, des coups de têtes un peu bizarres et j’arrive à distinguer cette couleur dorée qui me conforte dans l’idée du barbeau. Bon j’avoue êtres un peu déçu sur le coup, mais c’est quand même sympa en 45 mn de toucher ce genre de poisson.
Dans les secondes qui suivent, le doute me gagne, ça s’énerve, un peu trop pour un barbu (et je sais de quoi je parle !). J’essaie de lui sortir le museau de l’eau et là, le palpitant s’accélère, une mémère et une belle !
Elle repart, remonte le courant et essaie de gagner le fond. Je change de bras, car ça commence à trembler et je passe en aval d’elle pour la ramener sur une plage. Ma Native NII fait un boulot de malade, c’est vraiment un régal avec les gros poissons !
J’arrive enfin à ramené le poisson dans un calme rempli d’algues, lui passe l’épuisette sous le ventre et hop au panier…avec un kilo d’algues bien gluantes…Quel bonheur !
Le temps de sortir le mètre, un 50 cm tout rond. Je prends vite deux photos et ce beau mâle repart comme une fleur dans son élément.
Finalement, même si au dessus, deux autres courants magnifiques me laissent à penser que j’y trouverai ses petites sœurs, je décide d’être raisonnable, de plier la gaule et de repartir le cœur léger sur mes petites routes de campagne. Mais je garde ce coin bien ancré dans ma caboche pour plus tard et un autre sandwich au saumon !

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