Tacon ou truite : êtes-vous sûr ?

Tacon ou truite : êtes-vous sûr ?

Dans certaines rivières pyrénéennes, il n’est pas rare de rencontrer des tacons, notamment sans les gaves béarnais, l’Ariège, la Garonne et la Neste où des déversements d’alevins ont lieu tous les ans (voir dans ce blog « Des saumons par millier« ). Sa capture est formellement interdite et soumise à de sévères sanctions en cas de non respect.

Il convient donc de bien savoir le différencier, ce qui n’est pas toujours aisé, surtout face à certaines souches de truites surdensitaires avec lesquelles la ressemblance est trompeuse, nombre de pêcheurs faisant l’erreur lors de captures. Mais dans le doute, n’hésitez pas à relâcher votre prise !
Le jeune saumon est appelé tacon dès le deuxième été de sa vie. Il ne mesure alors qu’environ 5 cm. Il restera 2 à 3 ans, parfois plus, dans sa rivière selon les disponibilités en nourriture et le profil de la température avant d’entamer la dévalaison vers l’océan. Sa taille atteint généralement 15 à 20 cm (jusqu’à 30 cm). Il se métamorphosera ensuite en smolt, processus interne complexe qui lui permettra de passer de l’eau douce à l’eau salée. Sa robe prendra alors une coloration argentée.
Plusieurs paramètres permettent de distinguer un tacon d’une jeune truite mais souvent un seul ne suffit pas.Tout d’abord, lors d’une capture, alors que la truite effectuera des contorsions assez souples, le tacon émettra des vibrations latérales rapides : il « frétille » véritablement !
Ensuite, il existe quelques différences notables au niveau du corps, celui de la truite est en général plus massif mais la caractéristique la plus importante se situe sans doute au niveau de la tête. La bouche est plus petite chez le tacon et surtout l’extrémité de la mâchoire ne dépasse pas le milieu de l’œil alors que chez la truite elle atteint, ou dépasse, l’arrière de l’œil (1).
Autre caractère observable, la nageoire adipeuse d’un tacon ne porte pas de liséré supérieur (rouge, orange ou brun chez la truite) mais présente une teinte grise (2). La nageoire caudale est aussi plus échancrée chez le tacon sans liséré marqué sur les bords alors que celle de la truite possède un liseré rose ou brun très prononcé sur les bords (3). Mais ce facteur à lui seul, surtout sans élément de comparaison direct et fiable n’est pas discriminant, de même le fait que les nageoires pectorales soient plus développées chez le tacon. Il est également difficile de trancher à la seule observation de la robe. Les flancs portent chez l’un comme chez l’autre des tâches en « marques de doigt » dont le nombre et la couleur semblent assez variables.
Le smolt, lors de sa migration de mars à mai peut être également confondu avec certains cyprinidés (vandoise, sophie…). Il s’en distingue toutefois par la présence de sa nageoire adipeuse et par la taille de ses écailles, beaucoup plus petites et qui se détachent très facilement.

Les principaux points de distinction entre un tacon et une truitelle
Un tacon de 25 cm pris sur la Neste d’Aure en am
Truitelle de la Neste d’Aure (23 cm) : on remarque bien le liseré rouge sur la nageoire adipeuse
Jeune tacon de la Neste : petite bouche, pas de liseré sur la nageoire adipeuse.

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